A notre grand-père, Jean Curial


           Né en 1933 à Corgenon dans la région
de Bourg en Bresse, notre grand-père grandi entouré de ses frères dans une
famille de marchands de vins de Bourgogne et du Beaujolais. En 1915, son père
Louis et son oncle Georges reprennent à 14 et 17 ans ce commerce fondé au
milieu du XIXème siècle en raison du départ à la guerre de leur père.

          Spécialistes des vins de Bourgogne et
du Beaujolais depuis le milieu du XIXème siècle, ils développent à partir des
années 1920 la commercialisation de matériaux de construction et de charbon.

           Ce n’est donc pas par hasard que Jean
prend goût au métier du vin.

A 16 ans, une fois
toutes les aventures de l’enfance accomplies, il entre à l’école nationale des
vins à Paris et en ressort diplômé 3 ans plus tard. Puis c’est le service
militaire suivi d’un séjour au Maroc.

          A son retour, il laisse les rênes de
la maison de commerce à son cousin René Curial, enfourche sa Magna Debon 100cm3
et part à la découverte d’une région dont il a tant entendu parler et qu’il
aime déjà sans vraiment la connaître, la Bourgogne.

Il rencontre alors
notre grand-mère, Hélène, native d’une famille de vignerons installée dans le
village de St Vérand depuis 1651.

Ensemble, ils feront
perdurer cette vieille tradition viticole familiale.

           Une autre passion les anime : l’art
roman, très présent ici, et les vieilles bâtisses, blotties dans des paysages
que nous apprécions tant aujourd’hui.

           Si leur fils aîné Olivier, très
studieux, est plus attiré par la mécanique et l’industrie, c’est Philippe,
notre père (le dernier de la fratrie et de l’école !) qui reprend le
flambeau en 1992. Il continue de cultiver, vinifier et aussi de bâtir et
restaurer ce vieux patrimoine.

   Notre grand-père, « Papet »,
toujours présent aux côtés de notre père, reste actif bien après l’âge de la retraite.
Vêtu de son éternelle blouse verte, il continue d’étiqueter les bouteilles et
accueille avec plaisir les gens de passage à la cave. Sans oublier la période
des vendanges, qu’il attend chaque année avec impatience et où il s’investit
activement en aidant au cuvage.

           Que de bons souvenirs pour nous
aussi ! Petits, on ne s’ennuyait jamais, aidant aux divers travaux de
saison. Et quel plaisir pour notre grand-père de partager ces moments avec
nous.

               En 2005, beau millésime et naissance
de Romane, sa première petite-fille.

Une cuvée est
réservée ; ce sera la cuvée Romane.

« Mon
grand-père la voulait fruitée, mon père plutôt tanique. A bientôt 17 ans, je
commence à donner mon avis et je trouve le 2019 à la fois fruité et tanique,
légèrement épicé. »

           Ce vin aujourd’hui, je le dédie à mon
grand-père qui le 31 août 2021 s’en est allé trinquer avec les anges. Merci
Papet, pour cette belle vie à Saint-Vérand.                                                                                                                                                                                 Grégoire,
Charles et Romane CURIAL